L’art équestre, une science des sens et du mouvement.

Lignes, mouvements et interactions

Cheval et dessin sont pour l’humain liés depuis des millénaires. C’est d’abord avec la période préhistorique et les représentations les plus anciennes que nous rencontrons le cheval dont la figure est tracée sur des parois rocheuses. Le site de Foz Côa au nord du Portugal en présente quelques uns des plus beaux exemples.
Gravé, dessiné, peint, sculpté, le cheval qui accompagne la plupart des cultures humaines sera par la suite tout aussi indispensable matériellement qu’érigé en être sacré et symbolique. L’histoire de l’art nous offre ainsi une quantité d’œuvres innombrables où figure le cheval.

Avec l’histoire de l’équitation, c’est un autre lien entre dessin et cheval qui apparaît, celui de la compréhension et de la construction rationnelle du mouvement. Depuis le 16 ème siècle, les traités d’enseignement de l’équitation s’accompagnent d’illustrations. Celles-ci permettent non seulement d’apporter une valeur esthétique aux ouvrages imprimés mais surtout, elles servent à compléter le texte explicatif en apportant des éléments visuels indispensables à la compréhension des mouvements complexes effectués sur le dos du cheval.
Au 20 ème siècle, le cavalier portugais Nuno Oliveira dira à ses élèves :

« Le cheval est un compas. Il doit dessiner les figures [géométriques]. Le manège est une feuille de papier à dessin ».

Monter à cheval et dessiner sont alors deux manières de penser le mouvement et l’espace.